Voyage dans les Rocheuses Canadiennes - août 1998

Quelques mots d'anglais qu'il vaut mieux connaître :

trail : sentier river : rivière, fleuve creek : ruisseau falls : chutes

5 août
Arrivés la veille à Calgary, nous venons de passer la nuit à Canmore, au refuge du Club Alpin Canadien. Au petit jour, les écureuils terrestres se poursuivent dans un joyeux tintamarre, dans la gouttière et sur les pins autour du refuge !
La visite du très beau musée d'histoire naturelle de l'Ouest Canadien, à Banff, nous donne plus encore envie de rencontrer la faune des Rocheuses.
En route pour le camping de Moose Meadows, nous admirons deux magnifiques wapitis broutant dans une clairière tout près de la route.
La remontée du canyon Johnston est une bonne mise en route. Nous rencontrons de nombreux spermophyles. Il en sera de même les jours suivants.

un spermophyle Wapitis broutant dans la clairière
L'un des innombrables spermophyles
que nous rencontrerons quotidiennement
Wapitis broutant dans la clairière

6 août
Il fait très sec dans les Rocheuses. De l'orage du début de la nuit, il ne reste presque plus de traces autour de la tente. Le ciel est bleu, le matin froid. Nous partons du Lac Louise et remontons la vallée, en passant par le lac Mirror puis le lac Agnès, jusqu'au glacier pour les plus courageux, en vue du site du refuge Abbot. Au retour, nous visitons le Centre d'interprétation de Lake Louise afin de mieux comprendre comment se sont formées les Rocheuses.

7 et 8 août
De bon matin nous nous arrêtons au très joli lac Moraine, sur le trajet qui nous conduit au lac O'Hara. Les nuances de bleus des différents lac de ce circuit sont admirables.
Le lendemain, nous entreprenons le tour du lac O'Hara. Au cours de cette longue journée, nous traversons trois vallées : celle du Mac Arthur River, où nous avons le plaisir d'observer pour la première fois ces curieuses chèvres des Rocheuses, celle d'Opabin Prospect puis celle du lac Oesa.

Le lac Moraine, de bon matin Le splendide lac O'Hara
Le lac Moraine, de bon matin
Le splendide lac O'Hara

Nous rencontrons fréquemment des picas. Ces rongeurs, de la famille du lapin, mais de taille beaucoup plus réduite, vivent dans les talus rocheux. Dans un va-et-vient incessant, ils accumulent le fourrage qui leur servira à passer l'hiver. Leur "hip" aigu agrémente le passage des marcheurs.

L'indian paintbrush Une autre vue du lac O'Hara
L'indian paintbrush, la fleur la plus
souvent rencontrée au mois d'août
Une autre vue du lac O'Hara

9 août
Départ pour Jasper. Nous nous arrêtons pour admirer le lac de Bow et son glacier, puis le lac Peyto. Nous piqueniquons au pied du glacier Athabasca (une des nombreuses langues glaciaires de l'immense Columbia Icefield qui s'étend sur plus de 20 kilomètres du nord au sud mais aussi de l'est à l'ouest !)
La petite ville de Jasper, avec ses nombreux magasins, ne manque pas de pittoresque. Un wapiti broute tranquillement dans les parterres qui ornent la place centrale, sous le regard étonné des nombreux touristes venus prendre l'air à la fin de cette chaude journée !
Nous prévoyons les vivres nécessaires pour les quatre jours à venir.

10 au 13 août
En route pour le lac Maligne, nous admirons des mouflons d'Amérique au bord du lac Medicine.
Départ pour la crête Maligne, par la Skyline Trail. Pause au lac Mona.
Le soir, de jeunes wapitis, plutôt farouches, broutent dans le camping très calme. Nous faisons la connaissance d'un jeune japonais, isolé, plutôt sympathique, qui nous étonne par l'importance de son chargement. Nous nous reverrons le lendemain, où il appréciera de déjeuner en notre compagnie, ou encore de s'entretenir avec Eva, notre guide, quant au trajet lui restant à parcourir.
Quelques centaines de mètres avant le 2ème campement, nous observons les empreintes récentes d'un loup dans un creux du sentier. Le soir, nous rencontrons des fermiers du Saskatchewan, heureux de parler à des français. Le lendemain, après le lac Shovel et le Shovel Pass, nous cheminons sur une crête très ventée d'où nous contemplons divers sommets éloignés, dont le Mont Edith Cavell et le Mont Robson (3954 mètres).

Mouflon d'Amérique Marmotte savourant la chaleur d'un rocher
Mouflon d'Amérique au bord du lac Medicine
Marmotte savourant la chaleur d'un rocher

Un peu plus loin, nous rencontrons de nombreuses marmottes, peu farouches, se prélassant sur des gros rochers.
Le quatrième jour, nous redescendons vers Jasper, heureux de pouvoir prendre une douche au camp Whistlers. Précisons, à propos de l'eau, que celle dont nous disposions au cours de ce circuit devait être traitée. Par la suite, il nous paraîtra bien agréable de pouvoir disposer de l'eau filtrée par les bons soins d'Eric, équipé d'un matériel performant.
Avant de quitter la région, nous nous rendons à nouveau au lac Maligne, afin de le revoir sous un ciel plus clément que trois jours plus tôt. Sur le bord de la route, en contrebas, un jeune ours noir se livre à une cueillette très assidue de baies. Les nombreux automobilistes, arrêtés pour la circonstance, ne semblent nullement le préoccuper. Il ne quittera les lieux que lorsque tous les arbustes auront été "nettoyés" !

L'ours noir vient de terminer son repas Etonnante chèvre des Rocheuses
L'ours noir vient de terminer son repas
Etonnante chèvre des Rocheuses

14 août
Trajet du retour vers Lake Louise. Excursion vers le Mont Edith Cavell. Le lac, au pied du glacier, est pittoresque car on peut y comprendre le mécanisme de formation des icebergs, reproduit ici à petite échelle.
Depuis la route, nous observons, de tout près cette fois, des chèvres des Rocheuses en train de paître le long de l'Athabasca, puis des mouflons se reposant sur le versant ensoleillé de la montagne.
Arrêt aux spectaculaires chutes d'Athabasca.

Le lac Cavell au pied du glacier La rugissante chute d'Athabasca
Le lac Cavell au pied du glacier
La rugissante chute d'Athabasca

15 août
Départ pour le parc de Yoho. Piquenique au bord du lac Emerald. Le tour du lac nous permet d'observer des conifères dont la taille est beaucoup plus imposante que celle des forêts traversées les jours précédents . Il en sera de même les deux jours suivants. Ce fait est explicable par le caractère nettement plus arrosé de cette région des Rocheuses..
Nous visitons le Pont Naturel de la Kicking Horse River puis Takakkaw Falls qui alimente en partie la Yoho River. Nous passons la nuit au bord de cette dernière, bercés par le tumulte assourdi de la chute. ( "Takakkaw" signifie, en indien Cree, "it is wonderful" ! )

Autre vue de la chute d'Athabasca La merveilleuse chute de Takakkaw
Autre vue de la chute d'Athabasca
La merveilleuse chute de Takakkaw

16 et 17 août
Départ pour la Iceline Trail. Ce sentier nous mènera au refuge Stanley Mitchell à Little Yoho. L'orage menace : nous devons nous équiper pour la pluie et pressons le pas. Nous apprécions ce bref séjour au sec et au chaud !
Le lendemain, après un réveil agrémenté d'un paysage enneigé, nous marchons vers les Twin Falls ( traduction mot à mot : Chutes Jumelles ) qui se limitent à une seule chute, compte tenu de la sécheresse exceptionnelle qui sévit cette année. Le site n'en est pas moins admirable. En descendant, nous découvrons encore les Laughing Falls puis rejoignons Takakkaw Falls avec le soleil revenu.
Visite du site des Spiral Tunnels, ouvrages réalisés en 1909 et destinés à réduire de 4,5 à 2,2 pour cent la pente du Canadian Pacific Railway en cet endroit critique de la traversée des Rocheuses. Deux années de travail et 1000 hommes furent nécessaires pour achever l'entreprise !

Le jour se lève à Stanley Mitchell Le lac Ribbon
Le jour se lève à Stanley Mitchell
Le lac Ribbon

Visite de la Great Divide. Nous sommes sur la ligne de partage des eaux, à la frontière entre les provinces de l'Alberta et de la Colombie Britannique. La Divide Creek se sépare curieusement en deux parties. La première se dirige vers l' Océan Pacifique, la deuxième vers la baie d'Hudson. Les arrivées au niveau des océans sont alors distantes de 4500 kilomètres !
Retour à Banff.

18 août
Après avoir étendu et séché nos tentes, nous faisons l'appoint de provisions en vue d'un circuit de 4 jours dans le massif du Mont Assiniboine.
Lorsque nous arrivons à pied d'oeuvre, sacs lourdement chargés, nous nous heurtons à la fermeture du sentier ! Nous apprenons le soir qu'un marcheur solitaire a été agressé par un grizzli, la veille, et se retrouve à l'hôpital avec un nombre impressionnant de points de suture ! Cet épisode dramatique dissipera définitivement notre regret plus ou moins avoué de ne pas avoir eu l'occasion d'observer ce plantigrade !
Il va falloir changer de programme. Nous redescendons vers Kananaskis Village.

Orignal près de Ribbon Creek Lagopède près du lac Lilian
Orignal près de Ribbon Creek
Lagopède près du lac Lilian

19 et 20 août
Nous ne perdons pas au change : en remontant la vallée de la Ribbon Creek, c'est avec ravissement que nous pouvons effectuer une observation rapprochée de jeunes orignaux. Les appareils à photos crépitent....
Nous établissons notre campement au bord du lac Ribbon puis montons au col Buller (2500 mètres) .
Le lendemain, départ matinal pour Guinn Pass (2400 mètres) et descente par un sentier rocailleux, en pleine chaleur, vers les lacs Lilian et Lower Galatea. En bas, bains de pieds dans Galatea Creek, avant le retour vers Canmore.

Brève halte à Guinn Pass

Brève halte à Guinn Pass :
de gauche à droite, Eric, Janick, François,
Dominique, Michel et Eva.

21 et 22 août
Retour à Banff. Visite du lac Minnewanka et du canyon. Plus bas, nous visitons les cheminées de fée, en vue du Banff Springs Hotel et de la Bow River où de nombreux wapitis se désaltèrent.
La petite ville de Banff est attachante, par son calme, ses nombreux magasins où la flânerie contraste avec l'activité des jours précédents. Un wapiti rase la pelouse d'une habitation, en plein centre ville !
L'après-midi, nous apprécions (de différentes manières !) un bain dans les eaux chaudes naturelles (40°C) du Upper Hot Springs !
Le soir, notre guide nous offre l'apéritif. Nous lui offrons un tee-shirt décoré de multiples empreintes d'animaux des Rocheuses.
Le lendemain sera consacré aux achats de dernière minute avant le départ pour Calgary et le retour en France.

Grizzlis Pica Casse-noix

Les photos ci-dessus sont extraites de la publication réalisée par les PARCS NATIONAUX, "Guide officiel du visiteur, été 1998", qui nous a été donnée au Centre d'interprétation de Field, où nous avons été très gentiment accueillis. A gauche, les grizzlis. Au milieu, un pica. A droite, les casse-noix d'Amérique. (Au sujet de ces oiseaux, nous gardons un enseignement de notre séjour au camping du lac O'Hara : il ne faut jamais laisser une table servie sans surveillance, car le casse-noix n'est peut-être pas loin !)

François Carreel, 9 septembre 1998

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