Voyage en Islande - juillet-août 1994

Il s'est déroulé en minibus confortable, moyen de transport répandu en Islande : le parcours de 1500 kilomètres environ sera constitué en grande partie de pistes. Il n'y a pas beaucoup de ponts là-bas, aussi le véhicule est capable de traverser un torrent de 1 mètre de profondeur. Par prudence, nous ne laissons cependant dans la soute à bagages que les objets qui ne craignent pas l'eau !

Quelques mots islandais dont il vaut mieux connaître la signification, avant de commencer la lecture ! :

fljót : rivière, foss : cascade, jökull : glacier.

24 juillet

Départ d'Orly, tard dans la soirée. Nous arrivons, Marie et moi, à l'aéroport de Keflavik, à 0 h 45, heure locale. Pendant le transfert à Reykjavik, par une nuit sans lune, nous sommes étonnés de pouvoir facilement deviner des zones enneigées sur les collines environnantes. Cette absence de nuit noire, à cette époque de l'année, nous étonnera pendant tout le séjour.

25 juillet

En route vers Thórsmörk (à l'ouest du Myrdalsjökull), en remontant la vallée du Markarfljöt. Nous apercevons sur notre gauche l'Hekla, dont la dernière éruption a eu lieu en 1985.

27 juillet

Nous allons voir de près la chute de Skogafoss, au sud du Eyjafjallajökull, impressionnante par sa hauteur de 60 mètres et sa largeur de 30 mètres. L'écume est visible à plusieurs kilomètres de distance ! Nous piqueniquons au cap de Dyrhólaey, mais seulement après nous être rassasiés d'un spectacle peu ordinaire : les macareux-moines se livrant à leur activité de pêche. Quel spectacle d'admirer ces oiseaux, en apparence peu agiles, se précipiter vers l'océan du haut d'une falaise pour revenir quelques instants plus tard avec un poisson ! Les sternes arctiques sillonnent l'azur dès qu'on s'éloigne un peu du rivage. Nous quittons Vik en direction de l'est. Nous roulons pendant plusieurs dizaines de kilomètres dans l'Eidhraun, un champ de laves à l'aspect saisissant : en 1783, l'éruption du Laki a recouvert une surface de plus de 500 kilomètres carrés ; la végétation reprend peu à peu ses droits, mais se limite encore essentiellement à une couche de mousse très épaisse agrémentée, ça et là, d'une fleur ou d'un arbuste minuscule. Un peu plus loin, presque au niveau du sol environnant, une structure très curieuse, en pleine campagne, nous fait penser à une petite place pavée : il faut pourtant se rendre à l'évidence, l'homme n'est aucunement responsable de cette formation basaltique. La route longe, sur une vingtaine de kilomètres, une langue glaciaire fort large et nous arrivons à Hof, non loin du parc de Skaftafell.

Skogafoss
Skogafoss
Le 'parvis'
Le 'parvis'

28 juillet

Nous séjournons au sud du Vatnajökull. Ce glacier est gigantesque avec 150 km dans la direction est-ouest, 100 km du sud au nord ! Une fois de plus, il est le théatre, depuis le 1er octobre 1996, d'une éruption sous-glaciaire aux conséquences redoutables. Les islandais sont habitués. Le soir, un fermier nous emmène en tracteur jusqu'à l'île d'Ingólfshöfdi : nous y retrouvons de nombreux macareux et n'oublierons pas les spectaculaires vols d'intimidation des grands-labbes lorsque notre itinéraire nous rapproche un peu trop de leur zone de nidification.

29 juillet

Destination Berunes, par une journée pluvieuse qui finira même dans un véritable déluge. Le lagon de Jökusarlón nous réserve cependant un bien joli spectacle avec ses nombreux icerbergs issus tout droit du Vatnajökull et dont la taille respectable les condamne à fondre presque en totalité avant de pouvoir tenter une sortie vers l'océan. Les phoques semblent apprécier ces eaux calmes aux glaces flottantes. Le temps nous contraint à nous contenter de visiter le port de Höfn en autocar. La radio nous apprend que la route a été coupée pendant quelques heures après notre passage, conséquence des pluies torrentielles.

30 juillet

L'objectif du jour est la côte nord de l'Islande. Après Egilsstadir, le beau temps revient. Sur plusieurs dizaines de kilomètres, vers l'intérieur, nous roulons dans un paysage lunaire (mis à part le vent violent). Dans les années 60, les astronautes américains préparant leur voyage vers la Lune, sont venus non loin de là pour s'entraîner.

31 juillet

L'approche de Dettifoss, à pieds, est impressionante, par le bruit assourdissant. En débit, il s'agit de la plus importante chute d'Europe.Elle agrémente de belle façon, avec plusieurs autres chutes, le canyon du Jökulsá. Ce dernier s'étend sur 200 km, depuis le Vatnajökull jusqu'au nord-ouest de l'Islande. Le canyon met en valeur des orgues basaltiques, de toutes tailles, d'une grande beauté.

Lagon de Jökusarlón
Lagon de Jökusarlón
Région du lac Myvatn
Région du lac Myvatn

1er août

En suivant la route côtière de Tjörnes, nous apercevons l'île de Grimsey traversée par le Cercle Polaire. Nous flânons le long des quais du port de Husavik, petite ville au pied du Bürfell. La petite église en bois est très bien entretenue.
Au lac Myvatn, nous sommes stupéfaits en contemplant l'épaisse coulée de basalte issue des éruptions du Krafla (années 1720...) : elle a miraculeusement épargné Reykjalid et sa petite église ! L'ascension au Krafla est pittoresque. Nous longeons deux lacs de cratères et nous sommes frappés par la présence, sur le même site, des deux autres états de l'eau : la neige des névés et la vapeur qui sort de terre, par des orifices souvent jaunis par le soufre. Il faut alors regarder où on met les pieds ! Autre site étonnant : la source de vapeur d'eau sous pression. Le bruit est assourdissant. Une usine de diatomite exploite en partie cette vapeur.

Dettifoss
Dettifoss
Landmannalaugar
Landmannalaugar
Le site de Geysir
Le site de Geysir

2 août

Nous visitons maintenant deux volcans beaucoup plus vieux : nous escaladons le Hverfjall, 2500 ans, puis nous faisons le tour du cratère du Ludent, remarquablement conservé malgré ses 9000 ans. Les formations de Dammargutir ne sont pas sans rappeler, pour leurs formes uniquement, celles de Montpellier-le-Vieux. A quelques kilomètres de là, les solfatares font la joie de tous les visiteurs, de même que la faille encore fumante qui a donné la coulée de 1974, à l'ouest du Krafla.

3 août

Nous reprenons la direction du sud à destination du Landmannalaugar. Nous admirons les chutes de Godafoss puis Aldeyjarfoss et ses orgues, avant de nous engager sur la longue et monotone piste du Sprengisandur. Par chance, une visibilité excellente nous laisse distinguer des sommets très éloignés. Très vite, les masses imposantes du Vatnajökull puis du Hofsjökull se dessinent, loin devant nous. Quelques heures plus tard, nous nous engageons dans une large vallée glaciaire séparant les deux monstres. Une montée au sommet du Nyidalur nous offre un tour d'horizon peu commun.

Solfatare dans la région du lac Myvatn
Solfatare dans la région du lac Myvatn
Aldeyjarfoss
Aldeyjarfoss

4 août

Arrivée au lac Frostastaðavatn, ascension du Bláhnúkur d'où nous contemplons un massif au très jolies couleurs dues à la rhyolite vieillie. A la descente, une coulée vieille d'un millier d'années montre une multitude de blocs d'obsidienne. Le piquenique est suivi d'un inoubliable bain d'eau chaude : celle-ci sort de terre pour se mélanger à celle du torrent, glacée. C'est un délice, sans souci du temps qui devient menaçant, de rechercher l'endroit le plus accueillant de ce bassin au grand air, offert par la nature. Puis nous prenons le chemin de la faille d'Eldgja et d'Ofaerufoss, par un plafond très bas. La route est escarpée et la neige était encore abondante quelques semaines plus tôt.

5 août

Nous quittons le refuge d'Holaskjól. Nous allons quitter à regret le Landmannalaugar. Avant midi, nous contournons la masse imposante et redoutable de l'Hekla, en contemplant au passage ce qui reste des pâturages recouverts, lors de l'éruption de 1980, par une épaisse couche de cendres.

Matin calme en sortant du Landmannalaugar
Matin calme en sortant du Landmannalaugar
Sous une apparence paisible, l'Hekla est un volcan redoutable
Sous une apparence paisible, l'Hekla est un volcan redoutable

Nous ne pouvons rentrer à Reykjavik sans faire le détour par le site hautement touristique de Geysir, où de nombreuses serres sont chauffées grâce à l'énergie géothermique. Nous profitons encore de quelques beaux points de vue sur le Langjökull avant de rejoindre la capitale.

6 août

Une journée n'est pas de trop pour se faire une petite idée de cette ville de 150 000 habitants qui représentent les deux tiers de la population islandaise ! Nous allons quitter la fraîcheur de l'Islande. C'est la canicule en France, nous l'apprenons à notre arrivée à Keflavik. Nous emportons des souvenirs qui ne sont pas prêts de s'estomper !

L'ultime seconde qui précède le départ du puissant jet d'eau bouillante ! (Geysir)

L'ultime seconde qui précède le départ du puissant jet d'eau bouillante ! (Geysir)

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